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Irak: Incidents dans le sud, la mobilisation reste forte

Des incidents et des manifestations ont eu lieu ce mardi dans le sud de l'Irak, où la mobilisation contre le pouvoir et son parrain iranien entamée le 1er octobre reste toujours aussi forte, selon des sources de sécurité.

La ville d'Amara a été secouée dans la nuit par quatre explosions quasi-simultanées qui ont visé des locaux de deux factions armées pro-Iran, selon la police.

"Trois grenades assourdissantes ont visé deux locaux et la maison d'un dirigeant d'Assaïb Ahl al-Haq", l'un des groupes les plus puissants au sein du Hachd al-Chaabi, coalition désormais intégrée aux forces de sécurité, tandis qu'"une bombe artisanale a visé la maison d'un commandant d'Ansar Allah", une autre composante du Hachd.

Des sources hospitalières ont fait état de trois blessés.

Selon des sources sécuritaires, ces attentats ont été commis contre des mouvements que les protestataires considèrent comme loyaux à l'Iran voisin, dont l'influence ne cesse de grandir en Irak, notamment via les groupes armés qu'il entraîne et finance de longue date.

Ces attaques interviennent également peu après des tueries qui ont récemment ensanglanté plusieurs villes irakiennes, la dernière en date ayant fait 24 morts dont quatre policiers, vendredi soir dans le centre de Bagdad. L'Etat comme les manifestants accusent des hommes armés d'avoir perpétré ces violences, le premier assurant ne pas pouvoir les identifier, tandis que les seconds pointent du doigt les pro-Iran.

Depuis le 1er octobre, plus de 450 personnes ont été tuées et plus de 20.000 blessées au cours d'un mouvement inédit qui réclame le renouvellement du système et de la classe politique.

Dans la ville sainte chiite de Kerbala, des protestataires encerclaient le commissariat de police pour exiger d'ici 24 heures des informations sur la mort de Fahem al-Taï, un militant de 53 ans actif au sein des manifestations, assassiné dimanche soir alors qu'il rentrait chez lui.

D'autres bloquaient les accès au palais de justice pour exiger que soient lancés des procès pour corruption contre les dirigeants locaux, alors que l'une des priorités des manifestants est d'en finir avec un mal qui a déjà coûté à l'Irak plus de deux fois son PIB.

A Diwaniya, également dans le sud, les manifestants bloquaient la route menant à la raffinerie de Chanafiya, selon la police. Ils ont exigé d'y obtenir des emplois, une pratique assez courante en Irak touché par un très fort taux de chômage en dépit de ses importantes richesses pétrolières.

Des protestataires venus de plusieurs villes du sud ont par ailleurs rejoint mardi les milliers de manifestants rassemblés depuis plus de deux mois sur la place Tahrir, épicentre de la contestation à Bagdad.

"Nous sommes venus pour soutenir nos frères à Bagdad", a déclaré un militant actif du mouvement à Nassiriya, Haydar Kazem.